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Vénitien, marchand et voyageur hors du commun

La soie, dans le monde des marchands  au XIIIe siècle, est un produit précieux. Elle s’achète, s’échange et se revend comme un trésor au même titre que pierres et métaux précieux, perles, céramiques, porcelaine, fourrures,  épices, parfums… La route de la soie est une route marchande par terre et par mer.

Tout ce que l’on sait de Marco Polo et de sa famille provient de l’ouvrage : « Le devisement du monde«  écrit durant deux ans lors de sa détention dans une prison de Gênes.  L’original a hélas disparu.

Marco Polo, jeune adolescent de 15 ans, voit revenir de la lointaine Asie en 1269, après un voyage de 5 ans, son père Niccolo – qu’il ne connaît pas encore – et son oncle Matteo. Sur la place de Venise,  très grande ville du monde occidental, les frères Polo sont des négociants prospères et le commerce les incite à aller explorer toujours plus loin les routes et places marchandesCe premier long et dur voyage jusqu’en Chine leur a fait découvrir un large réseau d’échanges et de savoirs entre les civilisations arabes, mongoles et chinoises.

Depuis 1225, avec Gengis Khan, puis, à sa suite son petit-fils Kubilaï Khan, l’empire mongol s’étend de Samarkand (dans l’actuel Ouzbékistan) à Pékin. Grâce à un ambassadeur persan qui sait la curiosité qu’a l’empereur de connaître des Européens, les frères Polo sont présentés à Kubilaï. Sa cour à Pékin est ouverte aux arts et aux différentes religions. Informé par les frères Polo de la vie occidentale, il leur remet une lettre pour le Pape demandant l’envoi de moines chrétiens lettrés, de savants,  et aussi de rapporter de la précieuse huile sainte du Saint Sépulcre (à Jérusalem) pour honorer le souvenir de sa mère chrétienne nestorienne. Les frères Polo rentrent à Venise… pour mieux repartir et remplir  la mission de Kubilaï.

Le second voyage se fera avec Marco, âgé de 17 ans, qui doit lui aussi, apprendre le commerce. Ils embarquent en 1271 et naviguent vers  Acre (port situé sur la Méditerranée dans l’actuel état d’Israël). Empruntant un circuit de pèlerins, ils se procurent un flacon d’huile sainte éclairant le tombeau du Christ. Ils emportent également une lettre du Pape Grégoire X ainsi que des cadeaux destinés au Grand Khan Kubilaï. Le grand voyage à travers l’Asie va réellement commencer.  Il durera 25 ans…

L’itinéraire que prendront les Polo ne leur épargnera pas les difficultés mais leur fournira aussi des occasions de commercer dans les villes les plus propices à l’échange de marchandises venues de l’Inde, d’Orient, d’Arabie, d’Afrique. De bateaux en chariots, de chevaux en chameaux, de déserts (Taklamakan) en montagnes (Pamir, la piste est à 5000 m), ils arriveront à Ganzhou aux portes de l’empire chinois. Ils y restent une année pour des affaires. Marco n’a pas 20 ans.  Après 4 années de voyage, au printemps 1275, les Polo touchent au but, empruntant les pistes caravanières parfaitement organisées entre la frontière occidentale de l’empire chinois et Ciandu  la « capitale haute » où, l’été, séjourne Kubilaï  et où il a été nommé empereur en 1260. Les trois Vénitiens sont reçus en audience par Kubilaï – qui ne prend pas ombrage de l’absence des moines lettrés qu’il avait demandé, mais apprécie l’huile sainte du Saint Sépulcre. « Et pourquoi ce jeune homme ? », demande le Grand Khan. Niccolo répond : « Il est mon fils, et votre homme ».

En effet, pendant les 17 ans passés en Chine, Marco Polo officiellement nommé enquêteur privé en 1277, fera pendant une dizaine d’années  des  missions d’enquête dans différentes provinces.  Il est désormais « l’œil de l’empereur ».  S’il a une connaissance rudimentaire du Chinois, il pratique avec aisance la langue et l’écriture mongole et le ouïgoure (dialecte turc, et importante langue véhiculaire de l’époque).  Il décrit ses itinéraires, les lieux visités, les us et coutumes, les marchandises offertes et tout ce qu’il constate. Marco Polo rend compte au Grand Khan, très impressionné par les précisions fournies. Dans la province du Jiangsu, Marco Polo a également exercé pour la cour impériale différentes missions de perception des impôts (exploitation du sel, et gabelle).

Les Polo rentrent en 1291, en presque 2 ans depuis la Chine, et 18 mois de navigation depuis Java. Ils ne peuvent  repasser comme à l’aller par Saint Jean d’Acre à cause de la prise de la ville par les Mamelouks, et rejoignent Trébizonde, port de Turquie sur la Mer Noire. Ils embarquent sur un convoi de navires vénitiens à destination de Constantinople, puis l’Adriatique et… Venise.

1293 : Marco, parti à 17 ans, en a 41. Niccolo et Mattéo cumulent chacun 35 ans d’absence.

A peine reconnus à leur retour du fait de leurs vêtements à la mode tartare et de leur accent étranger, ils retrouvent leur statut en offrant un grand banquet dont ils soignent particulièrement la mise en scène.

Cependant, entre Gênes et Venise, la guerre pour la domination des routes commerciales en Méditerranée fait rage. Les Polo équipent une galère dont Marco est le capitaine. En 1296 (ou 1298) lors d’une bataille navale, Marco aurait été fait prisonnier et ramené à Gênes. Enchaîné, enfermé pendant deux ans dans une cellule qu’il partage avec Rustichello (de Pise), sa renommée de grand voyageur le fait bénéficier de conditions de détention supportables. Au cours de ses pérégrinations,  doué d’une excellente mémoire, il a rempli de nombreux carnets de notes et  raconte à son compagnon, homme de plume connu pour avoir déjà écrit deux romans de cour, son extraordinaire épopée, enrichie de l’expérience de Nicollo et de Mattéo, de récits de marins et chameliers. Rustichello rédige (sous la dictée de Marco ?) le manuscrit du livre « Le devisement du Monde » ou « Le livre des Merveilles ».

Quand un accord de paix est signé entre Gênes et Venise en 1299, Marco Polo est libéré. Il épouse Donata Badoer de bonne noblesse, dont il aura deux filles.

Il fut tout à la fois marchand vénitien, explorateur de la route de la soie, géographe,  messager du Pape, émissaire et homme de confiance de l’empereur de Chine. A la fin de sa vie Il aurait dit à ses proches : « Je n’ai pas conté la moitié de ce que j’ai vu ». Il meurt en 1324 à 70 ans.

Sources : cette page compile différentes sources dont la principale est :

Louis-Marie et Elise Blanchard :  MARCO POLO, L’INCROYABLE VOYAGE ; 2014, Editions Paulsen, 300 pages.

Page rédigée par Dominique Mare[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]